La vie ordinaire de Miss Belle-Mère

Parce qu'être une "BM" n'est pas facile tous les jours… mais que parfois la vie recomposée est aussi faite de beaux moments !


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De l’autre côté du miroir…

2 ans et demi.

2 ans et demi que j’ai abandonné ce blog et je me rends compte à la lecture des commentaires que certaines se sont sincèrement inquiétées de moi. Je suis désolée de vous avoir laissées sans nouvelles, sans même vous dire que tout allait bien.

J’ai fini par quitter Chéri-qui-du-coup-ne-l-est-plus.
Ça a été une séparation difficile, conflictuelle et qu’il n’a toujours pas accepté. Je n’ai pas forcément envie d’en partager les détails, mais sachez que si la vie est compliqué à la fin dans votre couple, la séparation peut être une guerre ouverte…
J’ai pris un petit appartement, que j’ai meublé entièrement avec mes économies, et je suis repartie à zéro, à 33 ans. Un peu comme si j’avais 20 ans, mais juste avec 2 enfants extraordinaires en plus 🙂

Pour les enfants nous avons fini par tomber d’accord sur une garde alternée. Je souffre atrocement de n’avoir mes enfants que la moitié du temps. De rater la moitié de leur vie. De n’avoir quasiment aucune nouvelle d’eux et de ce qu’ils font pendant des jours (ils ont 5 et 7 ans, donc il va falloir attendre un peu avant qu’ils aient des portables…). Je pleure quasiment chaque semaine quand ils partent, passer devant leur chambre vide me retourne toujours l’estomac, les avoir en FaceTime de temps en temps me ravit sur le coup et me plonge dans la tristesse dès que nous avons raccroché. On n’imagine pas une seconde ce que c’est avant de le vivre, c’est vraiment atroce de se séparer de ses enfants, de ne pas les avoir sous son toit.

Mais je suis infiniment plus heureuse. En fait je suis ENFIN heureuse. Et je me rends compte que je n’ai pas beaucoup été heureuse les 10 années d’avant.
Et malgré la séparation mes enfants vont (vraiment très) bien. Ils vivent plutôt mieux que moi la garde alternée, ils grandissent et s’épanouissent.

Depuis 1 an et demi je suis en couple avec un homme que j’aime à la folie. Que j’aime infiniment plus que ce que j’ai pu aimer (si je l’ai vraiment aimé, ce dont j’ai fini par douter) mon ex-mari.
Nous vivons ensemble, avec les enfants une semaine sur deux donc, depuis 8 mois.
Il est extraordinaire, il aime sincèrement mes enfants, mes enfants l’aiment et le réclament dès qu’il n’est pas là, tout se passe merveilleusement bien, à un point que je n’aurais jamais pu imaginer.
Il n’a pas d’enfants et nous avons envie d’en avoir un ensemble. J’ai vraiment profondément envie d’avoir un enfant avec lui et de faire ma vie avec lui. Et en même temps je suis terrorisée. Terrorisée parce que je ne veux surtout pas reproduire à l’inverse mon histoire passée. Terrorisée à l’idée qu’avec le temps il puisse ressentir et penser les mêmes choses de mes enfants que moi à l’égard de mes ex-belles-filles…
Je sais que notre histoire est différente de mon histoire passée. Je sais que ce ne sont pas les mêmes personnes, pas les mêmes adultes, pas les mêmes enfants. Je sais que, en ayant été de l’autre côté, je pourrais mieux le comprendre et (je l’espère vraiment) mieux gérer la famille que l’a fait mon ex-mari (et pourtant, il arrive souvent des situations aujourd’hui où je comprends à la fois sa position de beau-père, pour avoir vécu la même chose, mais aussi la position de mon ex-mari à l’époque…). Mais je sais aussi que nous sommes nombreuses à vivre la même chose, à le partager ici ou ailleurs. Et j’ai trop peu de témoignages de familles recomposées où tout le monde est heureux…
Alors je me demande régulièrement : est-ce une fatalité ? ou est-ce que ça peut se passer bien ?

C’est « rigolo » (ce n’est pas exactement le mot que je cherchais, mais je ne trouve pas mieux), je suis revenue sur ce blog grâce à (ou « à cause de », je ne sais pas…) lui.
Cette nuit, pendant que je dormais, il se posait des questions, comme moi à l’époque. Il a tapé dans Google « comment être un bon beau-père », et mon vieil article « Etre beau-père est-il plus facile qu’être belle-mère ?«  est sorti sur la première page de résultats… Et à la lecture de ce blog, pas alimenté depuis 2 ans et demi, alors que je dormais à côté, il a compris que c’était moi qui l’avait écrit…
Forcément ça n’a pas été une lecture facile pour lui. Du tout. Et je crois que c’est un euphémisme.
A 4h du matin je me suis réveillée en l’entendant pleurer à côté de moi. Il n’a pas dormi de la nuit… et là il est parti « faire un tour », et j’angoisse.

J’ai eu besoin de relire ce que j’avais écrit, pour savoir ce qu’il avait pu lire. Et j’ai décidé de supprimer ce blog. Je n’aurais pas du le laisser en ligne. Il ne méritait vraiment pas de tomber dessus. Et je me dis aussi que si lui est tombé dessus, un jour mon ex-mari, PetiteBF ou GrandeBF pourraient faire de même et se reconnaître. Ou même mes enfants plus tard. Et ça ne ferait que plus de mal.

Du coup je me suis connectée sur l’interface d’admin, et j’ai lu tous vos commentaires depuis 2 ans et demi. J’ai eu des remords de vous avoir laissé(e)s sans nouvelles. Et aussi de me dire que j’allais supprimer mon blog alors que je lisais tant de commentaires me remerciant de l’avoir écrit, me disant que ça faisait du bien de voir qu’on était pas seule…
Je suis désolée, mais je suis certaine que vous comprendrez que je dois le faire, pour protéger les personnes concernées. Mais je ne voulais pas le couper sans vous avoir d’abord expliqué pourquoi, et où j’en étais aujourd’hui.

A toutes celles qui ont suivi ce blog, qui l’ont commenté ou sont restées silencieuses, à celles que ça a aidé et à celles qui ont aidé les autres dans les commentaires, à celles (et ceux, n’oublions pas les messieurs !) qui sont tombés dessus par hasard (j’ai halluciné de voir le trafic dans les stats, malgré le fait que je n’écrive plus !!), je voulais vous dire merci. Et bonne continuation !
Je voulais aussi vous dire que ce n’est pas parce que moi j’ai fini par divorcer que c’est une fatalité. Chaque histoire est différente. Et je suis sûre que quand l’amour dans le couple est pur et fort, que chacun veut le meilleur pour l’autre, que la relation entre le parent et ses enfants est saine, ça peut très bien se passer. Si vous aimez votre conjoint au plus profond de vos tripes, battez-vous, ça vaut le coup ! Comme je vais me battre dans ma nouvelle histoire pour que nous soyons heureux tous les 4, pour toujours, malgré les difficultés, malgré mon ex-mari qui fait chier, malgré la boule au ventre quand mes enfants ne sont pas là, malgré tout ça. Parce que j’aime mon futur mari (ah oui je vous ai pas dit qu’on allait se marier :-)) et mes enfants plus que tout.

Je laisse le blog en ligne encore quelques jours (je sais pas combien, on verra) pour que vous puissiez voir cet article, puis je le supprimerai.
Et je m’excuse si cet article est confus et dans un style atroce… difficile de résumer tout ça dans un seul article + je n’ai dormi que 3h cette nuit et la fin de la nuit a été un peu compliquée + l’homme de ma vie est parti en moto après une nuit blanche et en larmes à cause de moi…


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Est-ce qu’il vient toujours un moment où on s’essouffle ?

Des années que je me débats dans ce rôle de belle-mère. Des années que je tente, tant bien que mal (et souvent plus « mal » que « bien »), de prendre sur moi, de faire des efforts, de faire en sorte que tout ça fonctionne bien et que tout le monde (à part moi souvent) soit heureux.

Alors oui, j’ai fini par m’essouffler. Par ne plus avoir envie, du tout, mais alors plus du tout, de faire des efforts. C’est à ce point là que je suis arrivée il y a quelques mois. Au printemps dernier je pense.

Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, c’est venu progressivement, de manière insidieuse. Progressivement, je n’ai plus eu envie de faire à manger pour qu’on mange « tous ensemble ». Je n’ai plus eu envie d’organiser des sorties. Je n’ai plus eu envie même de dire « bonjour » à ces ados qui de toute façon ne me disaient pas bonjour non plus. En fait, je n’ai plus eu envie de les voir sous mon toit. Et progressivement, je ne me suis plus sentie chez moi. Alors je n’ai plus eu envie de rien faire pour la maison. A part m’occuper de mes enfants, j’ai levé le pied sur beaucoup de choses et me suis réfugiée dans le travail.

Vous le savez, cette maison appartient à Chéri, même si nous l’avons choisie ensemble, que nous avons fait les travaux ensemble et que je l’ai faite à mon goût. Au final, c’est quand même SA maison. Et parfois, même si c’est totalement inconscient, il me le fait bien sentir. En décidant tout seul de bricoles pour lesquelles j’aurais aimé être consultée. Et parfois il me le dit de manière plus claire, notamment quand je râle parce que je trouve PetiteBF affalée sur mon notre son le canapé du salon quand je rentre chez moi alors que c’est une semaine chez sa mère : elle est chez elle autant que moi, voire plus, et je n’ai absolument aucun droit de l’empêcher de venir CHEZ ELLE, et elle n’a pas à me prévenir de sa venue.

L’été dernier, GrandeBF a eu son bac, et elle est partie faire ses études à Paris. Nous n’avons donc plus que PetiteBF, toujours 2 semaines sur 4. Et comme vous le savez, les relations avec elle sont difficiles. Et elles le sont devenues de plus en plus au fil des mois.
Probablement à cause de moi qui me renfermais, bien sûr. C’est une ado chiante, même sa mère ne veut plus la voir, il n’y a que son père qui la supporte. Et moi, et bien j’ai jeté l’éponge. Mais alors complètement. Je ne lui parle (presque) plus, je ne mange plus avec elle (= les semaines où elle est là je ne mange pas le soir à table, je grignote une fois que tout le monde est couché), je fais en sorte de la voir le moins possible (= les semaines où elle est là je me débrouille pour charger à bloc le programme de mon WE, et je travaille comme une dingue les jours de semaine). J’arrive même parfois à ne la croiser que 2 fois 5 minutes en 15 jours de cohabitation. C’est dire ! Chéri me le reproche, il dit que ce n’est pas ça qu’il attendait de moi, qu’il a besoin de quelqu’un pour l’aider à la gérer, que c’est de ma faute si elle est de pire en pire, parce que je la rejette. Alors forcément, les relations ne sont pas au beau fixe entre Chéri et moi.

J’en suis arrivée à me rendre malade quand arrivaient les vendredis où elle devait « rentrer à la maison ». C’était déjà dur avant, c’est devenu une véritable souffrance. Et l’impression de vivre en apnée pendant 2 semaines, en comptant les jours avant qu’elle reparte chez sa mère. Puis, enfin le soulagement de nous retrouver enfin à 4, gâché par toutes les fois où elle vient quand même chez nous manger le midi ou passer après les cours quand elle finissait plus tôt. Le plus souvent je ne le sais même pas, mais quand je le découvre par hasard ça me rend folle, alors que, objectivement, j’étais au bureau et elle ne m’a pas dérangée… mais voilà… j’ai besoin de cette séparation et de semaines où elle ne vient pas. Du tout. Point.

Avec Chéri nous utilisons des agendas partagés Google. Chacun le sien (enfin moi j’en ai un perso et un pour les rdv de boulot), partagés avec l’autre + un agenda « famille » où on met tout ce qui concerne les enfants, la maison etc… Comme ça on y a accès tous les 2, on peut le mettre à jour tous les 2, et c’est bien pratique.
Sauf qu’avant, quand on avait chacun son agenda sur Outlook, on s’envoyait des invitations pour que l’autre soit au courant, et donc je recevais une alerte par mail quand les dates changeaient, et notamment sur le planning des filles. L’air de rien, j’avais l’impression d’être prévenue, et presque même qu’on me demandait mon accord (évidemment dans la réalité je n’avais pas trop la possibilité de dire « non en fait je veux pas qu’elles viennent un jour plus tôt, j’ai pas envie de les voir » parce que ça déclenchait forcément une guerre nucléaire, mais bon). A présent, Chéri change le planning allègrement sans même que je sois alertée. Et quand par hasard, en calant un rdv pro, je découvre que les semaines ont changé ou se sont rallongées (la grande tendance du moment…), j’avoue que c’est plus dur d’avaler la pilule.

Et j’en ai marre. Vraiment. Je ne sais pas si j’ai envie de continuer.

Je n’ai plus l’énergie de me battre, et cette situation est devenue invivable. Depuis des mois j’imagine ma vie sans eux : un joli appart à moi, la liberté, plus de poids dans la poitrine la moitié du temps… même si cela implique de ne plus voir mes enfants que la moitié du temps. Ça me rend terriblement triste de faire ce sacrifice, mais je me demande quand même si je ne serais pas plus heureuse qu’aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui, je n’ai pas peur des mots, je suis malheureuse dans ma vie de famille. Je le sais de manière certaine aujourd’hui, si nous n’avions pas des enfants ensemble, ça fait des mois que je serais partie. Et est-ce que nos enfants sont une raison suffisante pour ne pas partir ?

La dernière fois, j’ai découvert dans le planning, fortuitement donc, que PetiteBF allait passer 3 semaines chez sa mère au lieu de 4 prévues, puis qu’elle allait être chez nous 8 semaines d’affilée ! 8 semaines ! J’ai cru faire une crise cardiaque. Je lui ai envoyé un mail immédiatement, et sans mâcher mes mots. J’ai pris la (mauvaise) habitude de dire vraiment ce que je ressens aussi depuis quelques mois, même si c’est source de nombreuses disputes, comme vous pouvez vous en douter…
Sous l’objet « c’est quoi le délire ? » et à coup de « il est hors de question qu’elle vienne 2 mois à temps plein à la maison » et de « déjà à mi-temps je prends sur moi, mais alors à temps plein c’est niet », j’ai évidemment une eu une réponse assez rapide… Qui finissait, après une série de reproches tous totalement fondés sur le fait que sa fille m’horripile, par « Donc, le plus simple, c’est que tu utilises tes vacances de mai pour déménager ou te faire soigner. Si tu veux partir avant, n’hésite pas. ».
Ambiance…

Depuis une semaine je dors dans la chambre d’amis. J’ai dit à Chéri que j’allais partir, que je cherchais un appartement. Ce n’est pas complètement faux, je regarde les annonces, mais en même temps je ne sais pas si je suis sûre de vouloir prendre cette décision irréversible, pour notre couple et pour nos enfants.
Il veut que nous trouvions une solution. En fait il me demande de lui proposer une solution. Et je n’en vois qu’une : que sa fille parte vivre chez sa mère ou en internat, et peut être aurais-je à nouveau la force et l’énergie de supporter ce rôle de BM si elle est là moins souvent. En même temps je me suis toujours interdit de demander à Chéri de choisir entre ses filles (en l’occurence sa fille) et moi (en l’occurence + nos enfants). Donc je me refuse à lui proposer cette solution.
La discussion n’est pas très efficace du coup, il trouve stupide que je le quitte « simplement parce que [je] ne suis pas capable d’avoir une attitude normale avec [sa] fille ». Il m’a même dit que si je le quittais, alors il voulait que je disparaisse totalement, il ne voulait plus jamais me voir, ni moi ni les enfants. Et que quand ils seraient grands il les retrouverait pour leur expliquer sa version de pourquoi j’avais gâché leur vie… Et aussi qu’il ne me donnerait rien, pas un sou, et de bien profiter de la chambre d’amis parce que dans mon 20m² je serais un peu plus à l’étroit… Ce ne sont que des menaces pour que je ne le fasse pas, je le sais, mais c’est quand même dur à entendre.

Je ne sais pas comment ça va finir… mais ça va probablement se dénouer dans les prochains jours.

Pour en revenir au titre de cet article, je sais qu’il n’est pas très optimiste, mais je me demande quand même s’il y a des BM qui arrivent à tenir dans la durée. Mais genre vraiment. A lire vos commentaires, et en prenant du recul sur ma propre expérience, j’ai quand même l’impression que, partant pleines de bonne volonté, nous sommes nombreuses à nous essouffler et à jeter l’éponge. A cesser/diminuer d’une manière ou d’une autre notre implication auprès de ces enfants qui ne sont pas les nôtres, sans pour autant jeter le chéri avec l’eau du bain. Même si parfois c’est comme ça que ça finit. Et alors on se dit quand même que toute cette énergie, tout cet investissement en temps qu’on a fait dans cette histoire, c’était quand même un peu du gâchis… Même si elle m’a permis d’avoir les plus beaux enfants du monde (oui oui, j’essaye quand même de finir sur une note positive !).


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Bientôt… promis… je vous donnerai des nouvelles

Tellement longtemps que je n’étais pas venue ici. Trop dur…

Et aujourd’hui j’en ai ressenti le besoin, et j’ai lu tous vos commentaires depuis 1 an. UN AN !
Vous m’avez fait tellement de bien. Et je suis tellement heureuse de lire que, moi aussi, je vous ai fait du bien, je vous ai offert un espace de discussion, je vous ai déculpabilisées.

Ça m’a touchée (énormément) aussi de lire vos commentaires qui me demandaient de donner des nouvelles. Aujourd’hui je n’en ai pas la force, mais promis, bientôt, je vous raconterai tout. Pas sûr que ça vous donne de l’espoir et que ça vous rassure, mais bon…

En tout cas je suis toujours en vie, c’est déjà une bonne nouvelle, non ? 🙂

A très vite.


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J’ai presque gagné, mais en fait non

Mardi 3 septembre, jour de rentrée.

J’ai « gagné », les filles sont chez leur mère cette semaine. Oui, je le redis et je l’assume, je n’avais pas envie de les avoir chez nous cette semaine. Parce qu’elles ne font aucun effort, parce qu’elles se prennent pour le centre du monde, parce que ce sont des filles-à-papa qui exigent 100% de son attention quand elles sont là, parce qu’elles étouffent l’existence de PetitPrince et PetiteSirène. Parce que comme les 2 petits ont leurs 2 parents sous le même toit, il me revient trop souvent de m’en occuper seule quand les grandes sont là. Et que je voulais que Chéri soit présent pour la 1ère rentrée de son fils.
Parce que oui, ils sont tous les 4 ses enfants, mais que quand ils sont tous là il n’y a aucune équité. Et pour répondre en passant au débat suscité dans les commentaires (je n’ai pas le temps de répondre à chacun individuellement, mais merci à toutes pour vos messages), quand PetiteSirène rentrera en maternelle, PetitPrince ne sera évidemment pas envoyé chez ses grand-parents. Ce jour-là il fera son entrée en CP, dans l’école primaire qui jouxte la maternelle. Tous les 2 auront droit d’avoir leurs parents avec eux (enfin… au moins moi…), et tous les 2 auront droit à la parole à la sortie des classes. De manière équitable. Ce qui n’aurait jamais été le cas avec les grandes. Voilà tout le problème.

Donc elles ne sont pas là. Et déjà, ce changement de planning avait un goût amer tant il avait suscité de disputes, et tant Chéri ne l’avait toujours pas digéré.
Mais malgré cela, la rentrée ne s’est pas vraiment déroulée comme je le souhaitais…

8h20 : PetitPrince arrive à l’école maternelle, tout fier et un peu angoissé quand même, tenant fermement par la main ses deux parents. Jusque là, tout va bien.
8h30 : nous sommes dans la classe de petite section, la maîtresse et l’Atsem nous accueillent, tous les enfants et tous les parents (dont beaucoup de couples venus à 2) découvrent la grande salle, les jeux, les différents espaces. Les enfants prennent leurs marques. PetitPrince commence à jouer à la dinette.
8h35 : Chéri me dit que ça ne sert à rien de rester tous les 2, qu’il va m’attendre dehors. Soit…
8h40 : je reçois un texto me disant qu’il rentre à la maison, parce que ça sert à rien qu’il attende dans le couloir. Voilà. La rentrée de son fils a duré 20 minutes (et encore je compte large).
9h30 : je rentre à mon tour à la maison, après une séparation plutôt bien gérée, sans pleurs. Même pas la boule au ventre. Un peu agacée que Chéri ait filé à l’anglaise si vite, mais c’est tout. Et là, je découvre GrandeBF dans mon salon, en grande discussion avec Chéri. Va savoir pourquoi elle est passée chez nous avant d’aller au lycée ! Mais je comprends mieux pourquoi Chéri était si pressé de quitter l’école maternelle…
Je change la couche de PetiteSirène (qui était restée avec JFAuPair, puisque je ne voulais pas l’avoir dans les jambes pendant la rentrée de son frère, comme quoi on y revient…), et je la mets dans la voiture pour l’emmener à la crèche.
9h35 : Chéri et GrandeBF sortent de la maison, et Chéri m’annonce qu’il l’accompagne jusqu’à l’arrêt de bus. Il l’accompagne à l’arrêt de bus au bout de la rue ! A bientôt 17 ans ! Je n’en reviens toujours pas. Bref, je pars derrière eux en voiture, direction la crèche, et je les vois marcher, main dans la main, arrivant à l’arrêt de bus. Main dans la main ! A bientôt 17 ans ! Le jour de sa rentrée en terminale !
10h : je suis de retour de la crèche, Chéri est revenu dans le salon. Je lui fait remarquer qu’on n’accompagne pas sa fille de 17 ans à l’arrêt de bus pour sa rentrée en terminale, en lui donnant la main. Il me dit qu’elle en avait besoin, qu’elle a pleuré parce qu’elle avait pas de copines. OK, donc mon fils de 3 ans et demi n’a pas pleuré, mais la grande si. Mais où va le monde ? Je lui dit que s’il la laissait grandir un peu, ça lui ferait pas de mal. Ca l’énerve. Je lui fais alors remarquer qu’il a passé 5 minutes dans la classe avec son fils, alors qu’il va encore passer 2h avec GrandeBF ce matin, et 2h30 avec PetiteBF. Que de toute façon il s’en fout de la rentrée de notre fils en maternelle. Je lui demande de se souvenir de la rentrée de GrandeBF en maternelle, et s’il s’était tiré comme ça au bout de 5 minutes. Il argumente sur le fait qu’il y avait trop de monde dans la salle, que des conneries. Je reste calme, je sais que j’ai raison. Il s’énerve de plus en plus, il sait qu’il a tort, il sait qu’il fait des différences entre ses enfants mais ne l’assume pas. Il finit par hurler et par balancer un coup de pied dans mon bureau, qui se casse sous le coup. Je le mets dehors de mon bureau, calmement mais fermement, et je m’enferme pour qu’il ne revienne plus.
10h15 : de toute façon, il part à son tour pour le lycée, pour se rendre à la réunion parents-profs de GrandeBF, qui durera de 10h30 à 12h30 (elle commençait à 10h pour la partie emploi du temps, liste des profs etc, puis c’est avec les parents qu’ils rencontrent chaque professeur).
11h20 : c’est donc toute seule que je vais chercher PetitPrince à la fin de la matinée. Sur le trajet du retour, il me raconte un peu ce qu’il a fait, il connait déjà le prénom de la maîtresse et de l’Atsem, il a l’air content, je suis contente.
12h45 : Chéri est de retour. J’ai fini mon déjeuner, mais PetitPrince est à la moitié de son assiette. Je n’avais pas envie de manger avec Chéri (ni de lui parler ni de le voir), alors je me suis débrouillée pour que PetitPrince puisse manger un peu avec moi, puis avec son papa. Comme ça il aura passé 15 minutes avec lui dans la journée et aura pu lui raconter un peu sa matinée.
14h : PetitPrince est couché pour la sieste, il ne va pas à l’école cet après-midi à la demande de la maîtresse (elle préfère qu’on commence doucement la première semaine, pour les parents qui le peuvent), il reste avec moi. Chéri, lui, part au collège cette fois, pour la réunion de rentrée de PetiteBF, qui durera de 14h30 à 17h.

Voilà une rentrée qui gardera un goût plus qu’amer. Et on aura beau dire ce qu’on voudra, non, ce n’est pas pareil dans une famille normale avec 4 enfants.